L’Hymne de Vérité : une symphonie littéraire en 6 mouvements

À vingt ans, Éric Monin quitte ses Alpes natales pour l’école Vétérinaire de Toulouse. C’est loin de ses montagnes, en terre inconnue, qu’il plonge plus profondément dans ses deux passions dévorantes : la musique et l’écriture. La biographie de Beethoven, les symphonies de Brahms et de Mahler deviennent son refuge. Mais son regard s’oriente aussi vers un univers plus sombre : celui des sectes qui prolifèrent en France dans les années quatre-vingt-dix. Ces influences façonnent une quête de compréhension tout en contraste. 

L’amour impossible et le début d’une obsession

C’est une histoire d’amour impossible qui déclenche son élan littéraire. La rencontre bouleversante avec Sophie donne le coup d’envoi d’une écriture compulsive. Et le tiroir bleu céruléum de sa commode accueille un premier roman nourri de montagnes et de tunnels, un univers tout droit sorti de ses rêves : la « rêvalité ». Mais l’inspiration disparaît en même temps que l’amour… Le premier tome est à peine terminé et le deuxième, inachevé.

Vingt-cinq ans plus tard

Le roman dort pendant plus de deux décennies. Lorsque l’auteur replonge dans ce monde oublié, il réécrit le premier tome, achève le second, et esquisse un troisième en quelques semaines. 

Une rencontre et un défi

Avec un allié sur son chemin, il déconstruit et reconstruit son texte. Chaque mot est pesé, chaque intuition confrontée, Éric est poussé à ses limites, mais il en ressort grandi et plus créatif que jamais.

Un ultime isolement pour L’Hymne de Vérité

Éric s’isole dans un chalet surplombant Grenoble et pendant dix jours, il réinvente. Les mots semblent porter le poids des années, mais aussi la libération, la résilience, la catharsis. Et en janvier 2025, le rêve devient réalité : L’Hymne de Vérité paraîtra aux éditions La Petite Barque. Une dystopie née d’un amour impossible, d’une passion intacte pour la musique et d’une persévérance déterminante.

Extraits de la dystopie L’Hymne de Vérité

Daniel de Tastel regarda tout autour de lui: le bois entourant le parc Karl Marx était un modèle de beauté naturelle. Il ne regrettait qu’une chose en ce premier jour d’été 1994, que Sophie n’ait pu l’accompagner. Il traversa une prairie abondamment fleurie et marcha une trentaine de minutes le long du sentier qui longeait la paroi rocheuse. Enfin, il atteignit une sorte de clairière. Il ne parvenait pas à quitter l’image de sa petite amie. Il s’assit contre un rocher. La chaleur des rayons du soleil provoqua en lui une fatigue soudaine et sans s’en rendre compte, il s’assoupit.

Source, 1, p. 5

Dystopie Hymne de Vérité
Dystopie Hymne de Vérité

Alors Daniel militait pour une dichotomie franche et nette, une coupure tranchante entre son peuple et le reste du monde, entre la Création et la destruction, l’Innovation et le conservatisme. Les Créateurs dérangent et la logique veut qu’ils soient éliminés sous le poids croissant et écrasant des Gens. Nous voilà revenus à l’éternel combat opposant deux familles rivales, qui veulent chacune s’approprier le bien de l’autre. Mais à une différence près : les Créateurs ne désirent nullement les possessions des Gens, puisque les Gens ne possèdent rien, tout simplement ; leurs corps n’ont pas d’âme, leurs corps n’ont pas de cœur, leur espèce ne connaît point la liberté – de corps et d’esprit.

Obvenu, 5, p. 48

Dystopie Hymne de Vérité

Tu es ma rivière, mon océan, celle qui recevra de moi des larmes de bonheur et de tristesse. Les notes de ma Musique sont à portée de tes mains, le linceul de neige qui recouvre mon cœur comprend tout de la vie et si des bulles éclatent, si mon sang se cristallise quand ma peau effleure la tienne, c’est que l’arc a vidé son contenu sur l’union du naturel et du surnaturel. L’insensé devient logique, le blanc et le noir ne se mélangent plus pour former du gris mais pour élaborer un rayon de transparence, de translucidité qui rejoint le soleil ; voilà pourquoi je ne le vois pas mais je le sens, au plus profond de mon être, tout le temps. Jamais cette petite flamme ne s’éteindra, à moins qu’un vent violent ne se mette à souffler.

Humain, 2, pp. 99-100

Dystopie Hymne de Vérité

Je voudrais te regarder, mais je dois me contenter de penser à toi ; je voudrais te toucher mais je dois me contenter de t’imaginer – j’aimerais tant une dernière fois croiser ton regard, plonger mes yeux dans les tiens. Chaque fois que je t’ai regardée par le passé, j’ai toujours pensé que tu étais faite pour moi. Ces derniers jours, chaque fois que j’ai désiré toucher ta peau, j’ai imaginé ce que, dans le passé, tu représentais pour moi.

Humain, 3, p. 110